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KATMANDOU ET LES ENVIRONS


8 au 12 novembre 2010
Nous profitons de nos derniers jours au Népal pour visiter Katmandou et les alentours. On dit de la vallée de Katmandou que c’est l’endroit au monde où il y a la plus grande densité de sites inscrits au «Patrimoine mondial».  Les plus marquants pour nous auront été les suivants :






Detail des sculptures des pagodes de Patan
PATAN
Autrefois une ville état indépendante, Patan, qui signifie «cité de la beauté», est aujourd’hui une banlieue de Katmandou. Son «Durbar Square» (Place du Palais Royal) regroupe la plus belle  collection de palais royaux et temples du Népal du 14e au 18e siècle. Le style «pagode» qui s’est ensuite répandu dans toute l’Asie origine du Népal et on s’étonne que ces constructions et fines sculptures, toutes en bois, aient pu si bien résister au temps.
Patan abrite aussi un musée exceptionnel qui regroupe de très belles pièces : sculptures, gravures, bronzes à connotation religieuse et aussi différents objets de la vie quotidienne. Ce musée est aussi très intéressant car bien documenté (en anglais), il nous éclaire sur bien des questions sans réponse jusque là, notamment sur l’hindouisme et ses innombrables dieux, incarnations, rites etc. Disons qu’il nous en reste encore beaucoup à apprendre pour distinguer les multiples apparences que peuvent emprunter Shiva ou Vishnu ou Brahma mais notre initiation est faite. Nous sommes prêts pour l’Inde… si c’est notre karma… !



Une depouille prete pour la cremation a Pashupatinath, sur le bord de la Bagmati, une riviere sacree,
PASHUPATINATH
Pashupatinath est le temple hindou le plus important du Népal. Non accessible aux non hindous, le temple est dédié à Vishnu et les pèlerins viennent de tout le Népal et même du sud de l’Inde pour l’honorer.
 Situé sur les rives de la rivière Bagmati, une rivière sacrée, Pashupatinath , c’est aussi un lieu de crémation qu’on compare à Vârânasî sur le bord du Gange en Inde. Seuls les rois du Népal avaient le droit d’être brûlés directement en face du temple. Une dizaine de sites de crémation s’échelonnent le long de la rivière sur environ 250 m. Une atmosphère empreinte d’émotion et de gravité… 3 ou 4 bûchers brûlent. On en prépare un autre. On souffle dans un conche (coquillage) pour annoncer l’arrivée d’un  corps drapé de soie orange transporté sur une civière de bambou suivie d’une vingtaine de personnes. Des femmes pleurent. On pose le corps perpendiculairement à la rivière, les pieds trempent dans l’eau. On procède à différents rites et prières, on se retire, le corps reste là, tout seul, une femme s’approche de temps en temps, s’assoit tout près et pleure. De l’autre côté de la rive, plusieurs personnes, dont nous, mais aussi plusieurs népalais, observent en silence, pleins de sympathie pour ces gens que l’on ne connaît pas mais dont la douleur nous touche profondément. Éventuellement, on mettra le corps sur le bûcher et on procèdera à différents rites avant de l’allumer. D’autres rites ont aussi lieu après la crémation. C’est le fils ainé qui s’est rasé la tête qui procède à ces derniers rites. II ramasse un peu de cendre et d’ossements du bûcher et mêle le tout avec de un peu d’eau de la rivière. Il place ensuite ce mélange dans un chiffon qu’il ferme bien aux quatre coins comme un petit baluchon. Puis, il descend dans l’eau jusqu’à mi-cuisse et creuse un trou dans le fond de la rivière, y dépose son petit paquet et le recouvre de terre.
Pendant ce temps-là, d’autres corps brûlent sur d’autres bûchers, parfois recouverts de branches et d’herbes sèches mais parfois non, on voit des pieds, des mains et des têtes qui flambent… difficile de soutenir le regard, il faut se détourner… Une fois la crémation terminée, on envoie ce qui reste (ossements et morceaux de bois partiellement brûlés) à la rivière. Sacrée, la rivière Bagmati, oui, mais aussi énormément polluée, voire sale, une vraie poubelle, elle coule à peine.
En parallèle avec toute cette émotion, dans cette rivière sacrée, il y a des femmes qui viennent  y laver leur linge et ceux qui viennent s’y laver le corps… il y a aussi des hommes qui marchent dans la rivière pour y récupérer les bouts de bambous qui ont servi de civière et les restes des pièces de bois non brûlés… il y a aussi les enfants qui, les pieds dans l’eau, inlassablement y lancent un aimant attaché au bout d’une corde, espérant y repêcher une pièce de monnaie qu’on aurait offert au défunt  avant de le brûler…
Pashupatinath… difficile à oublier, marquant !



Stupa de Bodnath
 BODNATH
Après Pashupatinah, l’énorme stupa toute blanche ornée des yeux de Bouddha et son dôme doré nous apparaît comme un rayon de soleil qui nous réchauffe le cœur. Là aussi beaucoup de ferveur. Des milliers de pèlerins en font le tour en faisant tourner les moulins à prière, chantent des mantras,  magasinent des objets religieux dans les commerces aux alentours et socialisent.
La première stupa sur ce site date de l’an 600. C’était autrefois un point d’arrêt important pour les marchands tibétains en route pour l’Inde. Le secteur est maintenant devenu la résidence de nombreux réfugiés tibétains.



Stupa de Swayambhunath et son "dorje", symbole de la puissance masculine
SWAYAMBHUNATH
Swayambhunath, qu’on appelle aussi «Monkey temple» à cause de la présence sur le site de nombreux petits singes tous les plus effrontés les uns que les autres (ne leur présentez surtout pas de la bouffe), est une autre stupa blanche et dorée perchée tout en haut d’une colline. Pour y parvenir, il vous faut gravir plusieurs larges escaliers le long desquels s’entassent les «vendeurs du temple». Perspicaces, ce n’est pas le mot, ils ont réponse à toutes vos objections et, malgré vous, vous finissez par acheter quelques souvenirs… il faut bien jouer au touriste de temps en temps…
Swayambhunath, c’est aussi un joyeux mélange, fascinant et chaotique, de temples hindouistes et bouddhistes au centre duquel trône une magnifique stupa dont l’origine remonte à l’an 450.
Au 14e siècle, elle a été saccagée par une invasion mongole qui espérait y trouver de l’or mais elle a été restaurée et étendue au cours des siècles suivants.
Là aussi, les fidèles font inlassablement tourner les moulins à prière qui sont embossés du mantra sacré «OM MANI PADME UM». On y fait aussi des offrandes (fleurs, encens, argent et bouffe) à des dieux hindous au cours de diverses cérémonies hautes en couleur et en ferveur. On y voit des gens de tout âge, jeunes et moins jeunes, en famille ou individuellement, on vient prier à Swayambhunath.